Fardilha - « La formation, la partie la plus importante de notre projet »

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Féminines

mardi, 7 juin 2022 17:30
Fardilha

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Dans cette deuxième partie, Francisco nous parle de la formation, élément central du projet sportif chez les Féminines. Comment recruter, intégrer et amener au plus haut niveau les jeunes filles ? Découvrez la vision de notre directeur technique !

girondins.com : Le Club a annoncé son envie de se tourner vers la formation. Quel est le projet pour faire émerger des jeunes filles au plus haut niveau ?

Francisco Fardilha : La formation est certainement la partie la plus importante de notre projet. Pas pour des raisons économiques mais pour une question de vision de notre section féminine. Notre objectif est de devenir le club phare de la Nouvelle-Aquitaine sur la formation des jeunes filles. Nous avons 132 joueuses en préformation et formation et nous n’avons pas apporté toute notre attention aux jeunes ces dernières années. Si nous voulons que cela apporte des joueuses professionnelles dans le futur, il faut structurer cela. C’est un énorme travail sur le long terme. Cela a débuté avec Romain Vitry, notre responsable technique des jeunes et Jérôme Dauba avec les différents Pôles Espoirs. Deux jeunes auront un contrat fédéral et intégreront le groupe la saison prochaine. Cinq ou six jeunes s’entraîneront régulièrement avec l’équipe première. On ne veut pas laisser partir de jeunes sans leur avoir donné d’opportunités. Aujourd’hui, l’écart de niveau entre la D1 et les U19 est énorme. Les équipes réserves ne comblent pas cet écart. L’idée est de travailler individuellement avec chaque jeune pour maximiser la possibilité de les voir jouer en pro. Je suis venu à Bordeaux pour ce projet. Développer la créativité dans les centres de formation, c’était le sujet de ma thèse. Je connais toutes les catégories d’âge de notre section et je peux vous assurer qu’il y a beaucoup de talent.

Bordeaux-Soyaux (6-0, 2ème journée D1 Arkéma, saison 2021-2022)

girondins.com : Y aura-t-il des changements au niveau des équipes la saison prochaine ?

Francisco Fardilha : Nous avons pris une décision difficile : supprimer l’équipe réserve. Selon nous, elle ne répond pas à nos besoins car l’écart de niveau avec l’équipe première est trop important. De plus, nous ne sommes pas sûrs qu’une D3 réglerait ce problème. A la place, nous allons activer un écosystème régional. Par exemple, nous allons envoyer deux ou trois joueuses à Montauban. C’est un club partenaire avec de très bonnes infrastructures et un vrai projet. On pense que cette expérience peut aider de jeunes joueuses talentueuses à grandir. Mérignac-Arlac fait également un énorme travail de formation. Si nous voulons devenir un club phare, il est important que les Girondins aillent vers ces clubs afin d’avoir leur expertise. Nous voulons créer des ponts au niveau de la formation, améliorer notre recrutement et la détection des plus jeunes. Par exemple, il y a beaucoup de « pépites » en D2 ! Nous voulons construire un réseau avec les clubs, nos bénévoles et nos supporters pour identifier un maximum de futurs talents. Dans ce domaine, nous devons devenir les meilleurs. Si nous y parvenons, je pense que nos supporters seront fiers de voir jouer des filles de la région. Notre équipe peut être un moteur dans le ré-ancrage local du Club.

« Un objectif : être le meilleur club de France du lundi au vendredi. »

girondins.com : Connaissant ce projet, peux-tu nous expliquer le départ d’une joueuse comme Marine Perea, formée au club et dans l’effectif pro ?

Francisco Fardilha : C’est un très bon exemple. Elle ne part pas car nous pensons qu’elle n’a pas de talent. Elle a passé trois saisons ici sans avoir un temps de jeu régulier. Quand nous avons prolongé le contrat de Delphine Chatelin, nous avons pensé qu’il était plus intéressant pour Marine d’aller jouer dans un bon club de D1. Elle pourra enchaîner les matches et progresser. Nous avons même l’espoir de la faire revenir après cette expérience. C’est aussi le cas de Marie Petiteau et d’autres. Il faut donc travailler la formation, puis la région et enfin l’étranger. Ce projet de moyen et long terme me rend très enthousiaste et j’encourage nos supporters à aller voir nos équipes de jeunes. Il y a du talent sur le terrain et un très bon boulot de nos éducatrices, éducateurs et bénévoles. Pour ce travail, il faut d’ailleurs développer nos terrains et nos infrastructures. C’est aussi pour cela que nous sortons d’une politique de salaires élevés afin d’investir dans tous ces domaines. Il faut avoir une philosophie, une vision et s’assurer que toutes nos décisions vont dans ce sens.

Bordeaux - Paris FC en images

girondins.com : As-tu déjà défini un ou plusieurs objectifs avec le staff la saison prochaine ?

Francisco Fardilha : Avec l’expérience de cette saison, je pense que le plus important est d’avoir un processus, une culture d’exigence et l’organisation adaptée pour cela. Je ne vais pas annoncer une place mais parler d’un autre objectif : être le meilleur club de France du lundi au vendredi. Bien sûr, nous voulons gagner les matches. Cependant, le plus important est d’améliorer notre culture dans l’organisation. Il faut mettre l’accent sur l’exigence dans notre travail, notre recrutement, notre communication. Nos joueuses doivent tout savoir de la nutrition, du sommeil, tous ces petits détails qui peuvent permettre d’exploiter tout leur potentiel. Les filles doivent travailler dans une ambiance saine, prendre du plaisir à l’entraînement et progresser tous les jours. L’argent n’attirera pas les futures stars à Bordeaux. Je crois que c’est la culture de travail et de progression que nous offrirons aux jeunes joueuses qui pourra faire la différence.

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