Gernot Rohr - « Un ami fraternel et paternel »

Girondins.com : Que représente Aimé Jacquet pour vous ?

Gernot Rohr : Aimé Jacquet pour moi, c’était un exemple de comment doit travailler un entraîneur. C’était comme un grand frère parce que je l’ai fréquenté pendant une décennie. Je l’ai vu arrivé pendant l’été 1980 et je l’ai vu repartir le 13 février 1989. Je n’oublierai jamais cette date.
Je lui ai écrit une lettre pour le remercier de tout le bon travail qu’il avait fait. J’ai beaucoup appris de lui. Même cette envie de devenir entraîneur est venue de lui car il a donné un bel exemple de cette profession.

 

Girondins.com : Vous l’avez vu arriver et repartir ?

Gernot Rohr : Oui. Je crois que je suis le seul joueur à l’avoir vu arriver dans l’équipe professionnelle et repartir. Après c’était un peu plus compliqué. La décennie que j’ai pu vivre avec lui, que les Girondins ont pu vivre également, était magnifique.
Le président Claude Peze et le directeur sportif Didier Couécou étaient aussi des personnes de qualité. Ils formaient un trio très efficace. Cela a permis au club d’avoir un bon palmarès.

Girondins.com : Que souhaitez-vous à Aimé pour son anniversaire ?

Gernot Rohr : Aimé, c’est vraiment la santé que je te souhaite. A 80 ans, tu es toujours en forme. Je t’ai vu l’autre jour pour faire le coup d’envoi du 140ème anniversaire des Girondins. Ça m’a fait plaisir de faire la marche autour du stade avec toi.
Il y a 40 ans, nous étions en train de construire une très belle équipe. En 1982, nous étions européens. On est allé très haut ensemble. On a gagné des titres.
Je te souhaite de profiter, toi et ta famille, de toutes ces belles années qui sont encore devant vous. Je sais que vous êtes beaucoup en Savoie, près d’Aix-les-Bains. On y avait fait des stages mémorables. On a gardé de bons souvenirs. J’espère qu’on va se voir bientôt et en bonne santé.

Girondins.com : Avez-vous une anecdote sur Aimé ?

Gernot Rohr : Il m’avait attrapé lorsque j’étais en train de me baigner à l’océan au Cap Ferret. Pour moi c’était l’endroit idéal pour se ressourcer et récupérer. Et un jour, je tombe nez à nez avec Aimé qui était en train de se balader avec sa famille. Je me suis dit qu’il allait m’engueuler car il n’était pas conseillé de se baigner et d’aller au soleil deux jours avant un match.
Il m’a dit « Gernot, c’est très bien ce que tu fais, tu as bien raison de profiter de l’océan ». J’appréciais la tolérance de sa part mais aussi son exigence dans le métier, dans les entraînements et dans les matches.

 

Girondins.com : Aujourd’hui, Aimé est un ami ?

Gernot Rohr : Oui, un ami fraternel et paternel. C’est un ami qui m’a beaucoup donné. Grâce à cette période girondine, il m’a procuré les plus beaux souvenirs de ma carrière de joueur. Il a compté sur moi jusqu’au bout. Je devais arrêter en 1988 et il m’a demandé de remettre ça pour une dernière saison. Je l’ai fait pour lui. On se retrouve toujours avec un énorme plaisir.