« Les Girondins, cela fait partie de ma vie »

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Club

mercredi, 13 octobre 2021 17:45
Julien Courbet

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A l’occasion des « Matches des 140 ans », nous avons eu la chance de discuter avec Julien Courbet. Animateur bien connu du PAF et grand supporter des Marine et Blanc, il nous parle de sa passion pour le Scapulaire.

girondins.com : Bonjour Julien. Tout le monde sait que vous êtes un grand supporter des Girondins de Bordeaux. Comment est née cette passion ?

Julien Courbet : La passion est née quand j’étais petit garçon. Un jour, mon grand frère m’emmène à Lescure. Le hasard a voulu que ce premier match soit Bordeaux-Santos, l’équipe de Pelé. J’ai été émerveillé par ce que j’ai vu et je suis tombé amoureux. Jusqu’à mes 18 ans, mon frère m’amenait chaque fois qu’il le pouvait. D’ailleurs, il se servait un peu de moi. Comme on ne pouvait pas réserver les places, le premier arrivé était le premier assis. Il me déposait parfois à 17h pour un match à 20h30 mais, en contrepartie, il me payait la place (rires). Par la suite, je suis allé un peu partout dans le stade, et même en tribune de face debout quand il y avait encore la piste cyclable. Jusqu’au jour où je suis arrivé à Wit FM, la radio de Claude Bez.

girondins.com : Que s’est-il passé à ce moment-là ?

Julien Courbet : Un jour, on nous a dit qu’un animateur de la radio devait faire speaker. Je me suis plus que proposé ! Je cassais les oreilles de tout le monde avec les Girondins. C’est comme cela que j’ai connu toutes ces aventures.

Julien Courbet au Parc Lescure

« Nous sommes aujourd’hui dans une mauvaise passe mais je suis persuadé qu’on a vécu le pire. Les bases sont là pour que nous repartions vers l’avant. »

girondins.com : Et cette passion ne vous a pas quitté ?

Julien Courbet : Où que je vive et où que je sois, il faut que je voie le match. Si je suis à l’étranger, je me débrouille pour trouver un bar. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile mais j’ai des souvenirs de Coupe Intertoto où, pendant mes vacances, je partais dans des bars improbables pour voir le match. C’était la galère à l’époque ! Les Girondins, cela fait partie de ma vie. C’est en moi. Le Scapulaire, les maillots, l’ambiance. Même quand il y a de très mauvais résultats, je suis devant ma télévision, tous les dimanches. Et si je suis déçu après un match, je me dis que c’est fini… Sauf que le dimanche suivant, je suis devant le match, persuadé qu’on va repartir de l’avant (rires). Les hauts et les bas, c’est aussi ça un grand club. Cela forge son âme. C’est descendre en 2ème division et remonter un an après, comme cela nous est arrivé. C’est quand on a connu la galère qu’on apprécie les grands moments. Nous sommes aujourd’hui dans une mauvaise passe mais je suis persuadé qu’on a vécu le pire. Les bases sont là pour que nous repartions vers l’avant.
 

Julien Courbet avec Jean-Pierre Papin

girondins.com : Vous êtes un animateur télé et radio très populaire depuis de nombreuses années mais les plus jeunes ne savaient pas forcément que vous aviez débuté à Lescure. C’était votre première interaction en direct avec un public ?

Julien Courbet : Pas la toute première car je faisais déjà un peu de radio. C’est surtout la seule fois où j’ai fait de la scène. J’ai eu la chair poule, j’ai vibré à en avoir presque les larmes aux yeux ! Cela ne m’est jamais arrivé à la télé ou à la radio. J’ai ressenti cela pendant Bordeaux-Milan AC mais surtout sur des Bordeaux-Marseille. Vous êtes au milieu d’une arène de 30 000 personnes en feu. Ils n’ont qu’une envie, c’est chanter. Du coup, on n’a pas grand mérite. Il suffit de donner la voie et ils suivent. Je me souviens notamment d’un Bordeaux-Marseille gagné 3-0 à l’époque Bez-Tapie (saison 1989-1990). J’ai cru que le stade allait exploser. J’ai d’ailleurs une anecdote sur ce match. A l’époque, j’étais speaker mais je n’étais pas vraiment intégré au club. Je venais juste les soirs de match. Le lendemain, je reçois un appel des Girondins, on me dit que M. Goethals (entraîneur des Girondins) veut me voir. Je ne suis pas bien quand j’entends ça, je pense avoir dit une bêtise. Je vais au Haillan tout penaud sur ma mobylette. On m’installe dans le bar du Château. Raymond Goethals arrive en survêtement avec sa clope. Il me dit : « dans les vestiaires, on entendait la foule chanter Allez Bordeaux pendant la causerie. J’ai dit aux joueurs, écoutez-les, vous ne pouvez pas les décevoir. Si vous n’aviez pas fait cela monsieur, on n’aurait pas gagné le match. » Je suis sorti de là, j’ai repris ma mobylette et je crois que j’ai pleuré jusqu’à chez moi. J’étais sur un nuage. Au passage, ça montre la grandeur de cet homme. Un entraîneur qui appelle un speaker pour le remercier, c’est tout de même assez rare. Il a inclus tout le monde dans la victoire, c’était un grand moment.
 

Julien Courbet en tribune

« Chaque Club à SON joueur. Le notre sera à tout jamais Alain Giresse. »

girondins.com : Quels sont pour vous les symboles marquants des Girondins ?

Julien Courbet : En premier, je dirais Alain Giresse. C’était mon idole absolue pendant des années. J’avais plein de posters de lui. C’est un enfant de la région, amoureux du Club, et modeste en plus. Difficile de lui trouver un défaut à « Gigi ». Je me souviens de matches fantastiques où la foule criait son nom. Chaque Club à SON joueur. Le notre sera à tout jamais Alain Giresse. Ensuite, je parlerais des épopées européennes et du public. On parle souvent d’un public un peu bourgeois mais, dans les grandes occasions, j’ai en connus qui changeaient le cours d’un match. A Bordeaux, on n’aura pas cela tout le temps. Les Bordelais aiment voir gagner leur équipe et ne viennent qu’avec les bons résultats, sauf le Virage Sud, bien entendu. Mais on a un vrai public, qui n’attend qu’à être réveillé. Le 3ème symbole, je dirais Zizou. C’est chez nous qu’il a explosé et connu l’équipe de France. C’est une très grande fierté.

girondins.com : On se retrouve dimanche, avec une surprise ?

Julien Courbet : (rires) Tout le monde me demande si je vais reprendre le micro un jour. Evidemment, je ne vais pas remplacer l’animateur officiel, qui est très bon. Il sera bien là mais je serais peut-être tenté de le rejoindre, à un moment, parce que j’en meure d’envie. Ce serait ma petite contribution à l’anniversaire.
 

Julien Courbet

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